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![]() Guy Foissy, auteur de pièces de theâtre"Fais si peux si peux pas fais pas." |
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![]() ![]() Je suis rentré en France, définitivement, et c'est à l'âge de 14 ans que j'ai écrit ma première pièce. Je ne sais pas comment elle est venue. J'étais lycéen, ma "culture" se limitait à ma vie scolaire, et donc, forcément, je l'ai écrite en vers. 1.000 vers! Je me souviens de ma fierté. j'avais fait plus que Les Plaideurs, donc j'avais écrit une pièce. Dès cet instant, mais je ne le savais pas alors, je suis entré dans un univers dont je ne suis pas sorti. Qui est le mien. J'y traitais les thèmes que je continue à traiter aujourd'hui. La pièce s'appelait Nous habitons tous Charenton, et dans ce titre qui faisait réfèrence à un asile d'aliénés, s'exprime mon attitude par rapport au monde dans lequel je vis. C'est toujours ce même regard, cette même angoisse, cette même ironie, cette même dénonciation. Après ce fut le déluge. Je ne sais combien de pièces j'ai écrites ces années de lycée, une centaine peut-être. Un jour de crise, j'en ai brûlée une grande partie, et je me souviens de l'émotion de ma mère. Quand mes copains envoyaient un poème (ou une simple lettre) à une fille, moi j'offrais une pièce en 3 actes. Je témoigne que c'était beaucoup moins efficace. Et puis, est venu le temps de mes premières vraies pièces. Pendant mon service militaire en Allemagne, j'ai écrit Saracanas, une pièce d'une heure. J'ai senti qu'il s'était passé quelquechose là. J'avais 23 ans, c'était en 1955. Elle traitait allégoriquement, du bruit, de l'agitation, de l'oppression de la ville. J'ai écrit, une autre pièce d'une heure Le Passé Composé qui parlait de la vieillesse, thème que je retrouverai dans d'autres de mes oeuvres. Je ne sais pas si je souhaiterais qu'elles soient rejouées ou éditées en France. Elles me semblent maladroites, bavardes. Et pourtant, Le Passé Composé a été l'un de mes meilleurs succès il y a peu d'années au Japon. Peut-être que la traduction l'a améliorée. Elles furent créées toutes les deux ensembles, au Théâtre de la Huchette, en 1956, par la Compagnie Gille Chancrin. Ce fut le bide. Net et sans bavure. La critique m'avait accablé ("le meilleur moment c'est l'entr'acte" avait écrit celui, qui se croyait spirituel, d'un grand quotidien parisien. Il est mort depuis, mais hélas pas de ça). On peut en rire, mais pour un jeune homme de 24 ans qui fait ses premiers pas, c'est dur à digérer. Par la suite d'autres furent, Dieu soit loué, plus favorables, et je les en remercie, mais j'admire toujours ces gens qui, sans précaution, d'un trait de plume péremptoire et définitif raye une carrière, celle d'un spectacle, parfois celle d'un poète. Je me suis toujours demandé comment devient-on critique? Par qui est-on jugé? Noté? Y-a-t-il des examens de passage? Pour un auteur, oui, toute la vie, à chaque nouvelle représentation, où qu'elle soit, on repart à zéro, sans passé, sans bagage, on est noté sur une copie qui vous échappe en partie. ![]() lire la suite sur la page suivante
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