Guy Foissy, auteur de pièces de theâtre

"Fais si peux si peux pas fais pas."


Poèmes
de Guy Foissy



Poèmes sur l'écriture

Poèmes avec une pointe d'humour

Poèmes au fil du temps
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Un mot après un mot
La phrase après la phrase
Et la page se noircit de signes
D'appels au secours
De cris de détresse
Avec tout en bas
L'humour qui vous étrangle
Et scie la branche fragile
Sur laquelle on faisait le singe
Avec force grimace.
Cannibalisme

C’est l’histoire d’un monsieur qui regardait une dame. Tout le temps, il la regardait.
Ce n’est pas placidement qu’il la regardait, ni tranquillement, il la dévorait des yeux.
Il commença par dévorer sa bouche, et trouva qu’elle avait bon goût. Il dévora son nez, son petit nez charmant, vaguement retroussé. Et c’est le vaguement qui faisait charmant.
Et puis, il dévora ses joues, à petites dents, et son cou, à pleines dents. Et puis son front, ses cheveux, ses oreilles. Mais pas ses yeux, car s’il lui avait dévoré les yeux, elle n’aurait pas su qu’il la regardait et il attachait beaucoup d’importance au fait qu’elle sache qu’il la regardait. Même s’il la sentait gênée, agacée par son regard dévorant. N’importe quel psychologue, même médiocre, vous dira que plus on dévore du regard, plus on a envie de dévorer, car on tend à dévorer plus que ce qu’on voit. Alors, il dévora ses épaules, c’était rigolo, puis ses seins, c’était doux. Non, pour être juste et relater les faits avec exactitude, il ne les dévora pas, il les dégusta comme on fait d’un dessert, un bon sorbet, une tarte Tatin plutôt, d’une voluptueuse tiédeur. Ensuite, il redevint vorace et engloutit ses flancs, son ventre, toute son ventre où il se perdit dans un délire dont il ne sortit même pas pour dévorer ses cuisses, ses jambes, ses bras.
 Il s’amusa longtemps à dévorer ses pieds, car elle était très chatouilleuse.

Et puis, et puis arriva ce qui devait arriver…
Sa robe vide, tomba légère, sur le parquet.
Il resta longtemps à contempler ce qui restait d’elle : deux yeux morts sur une robe froissée.

Guy FOISSY
        Mâcon. 1980
            50 BERGES


Et si
Pendant dix ans tu t'endormais
Pendant dix ans tu t'endormais
Une immense parenthèse
Et si
Quand tu te réveillerais
On te disait
Maintenant il faut vous reposer
Allons, mon cœur, cesse de rêver!…