Guy Foissy, auteur de pièces de theâtre

"Fais si peux si peux pas fais pas."


Poèmes
de Guy Foissy



Poèmes sur l'écriture

Poèmes avec une pointe d'humour

Poèmes au fil du temps
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Un mot deux mots dix mots, la phrase s'enroule, se développe, s'arrête. Reprend. Se répand. Se meurt dans un long chuchotement d'agonie.
Et au bout du compte, sans savoir pourquoi, une musique s'infiltre, persistante, musique du mot après le mot, du mot sur le mot, du mot pour le mot, dans sa consonance magique. Le mot, la musique, l'image, la pensée. Tout ça, dans un petit claquement sec, ou un bruissement de tendresse. Le mot murmuré, presque soufflé, caressé, façonné, qui vous échappe comme l'air qu'on respire, comme le sang, comme l'eau, comme le sel des larmes, comme les éclats du rire. Le mot dit pour rien, pour ne rien dire, pour le plaisir, le contentement, le ronronnement, simplement cette chose qui sort de soi, qui vous soulage et qui apparaît devant vous, tracé d'une main hâtive pour une éternité. Pour l'éternité de l'instant qu'on vit. Et puis tout ça, assemblé malgré soi par la force des mots, s'articule, se pénètre d'intelligence, se donne des airs de message, comme une fille de l'été qui pique ses cheveux d'un bleuet. Oh bien sûr, certains parleront d'exigence, certains parleront d'ambition...moi, voyez-vous, cette petite musique souvent me convient, elle coule, me désaltère et suffit à ma soif. Ma soif des mots créés. L'amour des mots m'habite. Du plus banal au plus profond, tout mot prononcé est un miracle.
ANNIVERSAIRE


Il avait un air de quinquagénaire
Crépusculaire
Poitrinaire
Pulmonaire
Angulaire
Convulsionnaire
Globulaire
Urinaire
Atrabilaire
Patibulaire
Réfractaire
Tumultuaire
Solitaire
Militaire
Autoritaire
Incendiaire
Sanguinaire
Tortionnaire
Doctrinaire
Arbitraire
E somme très ordinaire
Primate-primaire
Lantireli-lantirelaire
Un certain air de quinquagénaire
Funéraire…

            50 BERGES


Et si
Pendant dix ans tu t'endormais
Pendant dix ans tu t'endormais
Une immense parenthèse
Et si
Quand tu te réveillerais
On te disait
Maintenant il faut vous reposer
Allons, mon cœur, cesse de rêver!…