Guy Foissy, auteur de pièces de theâtre

"Fais si peux si peux pas fais pas."


Poèmes
de Guy Foissy



Poèmes sur l'écriture

Poèmes avec une pointe d'humour

Poèmes au fil du temps
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Un mot après un mot
La phrase après la phrase
Et la page se noircit de signes
D'appels au secours
De cris de détresse
Avec tout en bas
L'humour qui vous étrangle
Et scie la branche fragile
Sur laquelle on faisait le singe
Avec force grimace.
ANNIVERSAIRE


Il avait un air de quinquagénaire
Crépusculaire
Poitrinaire
Pulmonaire
Angulaire
Convulsionnaire
Globulaire
Urinaire
Atrabilaire
Patibulaire
Réfractaire
Tumultuaire
Solitaire
Militaire
Autoritaire
Incendiaire
Sanguinaire
Tortionnaire
Doctrinaire
Arbitraire
E somme très ordinaire
Primate-primaire
Lantireli-lantirelaire
Un certain air de quinquagénaire
Funéraire…

      TROTTOIR
Il est étendu sur le trottoir, sous la pluie.
Les gens passent, affairés par leur propre vie.
Il est étendu sur le trottoir, sous la pluie.
Certains le regardent, personne ne s'arrête.
Certains ont un mouvement d'hésitation, mais continuent leur chemin.
(On a toujours des ennuis à s'occuper d'autrui).
D'autres, se donnant ainsi bonne conscience, détournent la tête.
(Eux, au moins, ils n'auront rien vu).
D'autre s'indignent, supérieurs, à l'abri qu'ils sont du malheur.
(On ne devrait pas montrer des choses pareilles. Il y a des enfants dans la rue!).
       Il est étendu sur le trottoir, sous la pluie.
La pluie tombe de plus en plus fort, les gens marchent de plus en plus vite.`
Des automobiles ralentissent. Les passagers regardent.
(Tiens, il y a un homme étendu sur le trottoir, sous la pluie).
Ils ne s'arrêtent pas. Ils sont voyageurs.
Ce qui se pesse sur le trottoir ne les concerne pas.
Une voiture, pourtant, stoppe.
Un couple en descend, se précipite vers le monsieur étendu sur le trottoir, sous la pluie.
(Il faut l'aider! On ne peut pas le laisser ainsi!).
Maintenant quelques passants s'arrêtent, il y a de l'action.
Le couple dit: "il faut le mettre à l'abri".
Lui demande à un monsieur de les aider.
Ils arrivent, non sans peine, à le lever.
Il est jeune, fatigué, épuisé. Si faible.
Son visage est ensanglanté.
"Appuyez vous là. On va appeler la police. On vous emmènera au chaud. On vous soignera"
L'homme murmure d'une voix à peine audible: "Non… Non… J'en sors… Non… Je ne veux pas…"
On téléphone, la police va bientôt arriver".
Dans un souffle il dit: "Laissez-moi, s'il vous lpait, laissez-moi -
Mais non, mon vieux, on ne va pas te laisser comme ça".
On le tutoie maintenant.
On entend les sirènes de la police.
Le couple s'en va, sourire aux lèvres, béat de satisfaction,
Ronronnant d'avoir commis une bonne action.
L'homme, écrasé de fatigue, n'a même plus la force de pleurer.